[vc_row type= »in_container » full_screen_row_position= »middle » scene_position= »center » text_color= »dark » text_align= »left » overlay_strength= »0.3″][vc_column column_padding= »no-extra-padding » column_padding_position= »all » background_color_opacity= »1″ background_hover_color_opacity= »1″ width= »1/1″ tablet_text_alignment= »default » phone_text_alignment= »default »][vc_column_text]Deep learning, big data… les technologies informatiques progressent de plus en plus vite. Chaque jour, l’intelligence artificielle s’approche davantage du fonctionnement de l’intelligence humaine. Elle devient plus créative et ses interfaces plus intuitives. Mais l’essor de l’intelligence artificielle s’accompagne de craintes légitimes : l’Homme sera-t-il un jour dépassé ? Thierry Ménissier*, philosophe de l’innovation et Vice-Président Recherche Sciences Humaines et Sociales à l’Université Grenoble Alpes, est venu apporter son regard et sa vision tout en faisant participer l’assistance à un jeu quasi théâtrale !
Depuis toujours, l’innovation fascine
Qu’ils soient philosophes, économistes, sociologues ou encore hommes de grandes convictions, le concept d’évolution en a fasciné plus d’un. Pour Thierry Menissier, Joseph Schumpeter est celui qui incarne le mieux cette vision. Cet économiste du XIXe siècle estime que le fondement et le ressort de la dynamique de l’économie sont l’innovation et le progrès technique. Pour lui le changement est structurel avant d’être quantitatif, retenant cette citation de lui : « Entreprendre c’est changer l’ordre existant ».
Qu’est ce qui fera sa spécificité quand la machine aura tellement évolué que même la notion d’émotion sera relativement à égalité avec celle de l’homme ?
Aujourd’hui, on parle de technologie quand on parle de développement massif de l’automaticité. « L’innovation est une nouveauté ou une invention qui, mise en marché et en société, est capable de renouveler cette dernière, de modifier ses usages et les représentations mentales qui conditionnent ceux-ci », explique Thierry Ménissier.
Ce concept de technologie, « qui sonne bien aux oreilles », a tout simplement bouleversé les codes établis. Nos sociétés, toujours plus innovantes, sont affolées car il faut tout transformer tout le temps. Thierry Ménissier, se plaît à dire (en souriant) : « Aujourd’hui tout doit être innovant, même à l’université… c’est dire ! »
Mais entre fantasme ou réalité, faut-il vraiment avoir peur de l’intelligence artificielle ?
Si on part du principe que l’innovation est un concept post progressiste, voire capitaliste, avec une automatisation de plus en plus forte, il est aisé de penser que nos sociétés hautement technologiques vont atteindre certaines limites sociologiquement parlant.
Même si l’idée de progrès a révolutionné bien des choses, en matière de santé, de confort, de prospérité… il ne change pas le progrès social. Les industriels ont placé beaucoup d’espoir dans le progrès, avec une répartition « humain – travail – machine » parfois en déséquilibre. Thierry Menissier part même de l’hypothèse « qu’aucune tâche ne va pouvoir résister à sa transformation radicale effectuée par une machine ». A l’image de la calculette qui a remplacé le boulier, demain le calcul se fera sans l’intervention humaine. Le machinisme a conduit via l’automatisation à l’intelligence artificielle et mènera demain à la raréfaction de l’emploi.
Comment apprendre à évoluer dans un monde qui n’existe pas encore ?
L’innovation, véritablement améliorante, ne provient jamais du « tout technologique »… mais du type de société qu’il faut faire naître collectivement. Pour toucher du doigt cette notion, Thierry Menissier a invité les participants à un exercice de prospective afin d’expérimenter notre liberté dans un monde rempli de contraintes et de contradictions.
Le jeu présenté, appelé « Be humain in the chaos » (développé par Thierry Menissier et Fabienne Martin-Juchat, Professeur des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication – Université de Grenoble- Alpes) a pour objectif de jouer des personnages déjà existants dans les organisations. Chacun dans son rôle fera ainsi émerger de nouvelles réactions permettant au collectif de s’accorder.
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Accepter de jouer le rôle d’une espèce non humaine !
Concept du serious game : jeu composé de 7 cartes permettant de réfléchir à l’innovation par les enjeux. Chaque carte configure des rôles / persona (divinités, objets intelligents, animaux protégés, humains augmentés, être disparu, robots humanoïdes et assureurs) et chaque joueur devra improviser par le mouvement des situations données. Permettre aux participants d’évoluer dans un contexte où l’humain ne sait plus bien où est sa place. Thierry Ménissier cite d’ailleurs Montaigne qui disait : « Je n’ai aucune connaissance que mon corps ne m’ait appris ».
Si la vidéo n’apparaît pas : https://vimeo.com/191622738
Vous l’aurez compris, il n’y a pas de solutions toutes faites ! Pour poursuivre les réflexions et les expérimentations, Thierry Ménisser propose d’appliquer sa méthodologie en entreprise, au cours d’un séminaire. N’hésitez pas à le contacter : thierry.menissier@univ-grenoble-alpes.fr
*Mini bio Thierry Ménissier :
- DEA d’épistémologie et d’histoire des sciences, Paris IV Sorbonne, 1990
- Agrégation de philosophie, 1990
- DEA en études politiques, Centre Raymond Aron, EHESS Paris, 1995
- Doctorat en études politiques, Centre Raymond Aron, EHESS Paris, 2000 (Mention très honorable avec félications du Jury à l’unanimité)
- Habilitation à Diriger les Recherches en science politique, IEP Grenoble/PACTE, 2008
- Qualifié par le Conseil National des Universités en 17ème et 4ème sections (philosophie et science politique)
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